mardi 30 avril 2019

PLUS VALUES SUR CESSION DE TITRES JEUNE PME ABATTEMENT RENFORCE




Le bénéfice de l'abattement renforcé en cas de cession de titres d'une jeune PME suppose notamment que la PME n'accorde aucune garantie en capital à ses associés. Pour le tribunal de Cergy-Pontoise, cette notion s'apprécie à la date de souscription des titres.


Lorsque le contribuable a exercé l'option globale pour le barème progressif de l'impôt sur le revenu, les plus-values de cession de titres acquis ou souscrits avant le 1er janvier 2018 sont réduites selon le cas d'un abattement proportionnel de droit commun ou renforcé s'agissant des titres de PME souscrits ou acquis dans les dix ans de leur création. Le bénéfice de l'abattement renforcé est soumis notamment à la condition que la société n'accorde aucune garantie en capital à ses associés ou actionnaires en contrepartie de leur souscription (CGI art. 150-0 D, 1 quater-B-2°-c).

Pour le tribunal administratif de Cergy-Pontoise, l'existence d'une garantie en capital s'apprécie au moment de lasouscription des droits cédés. En l'espèce, il résultait du pacte d'actionnaires, ainsi que de la promesse de rétrocession signée par le contribuable au moment de l'acquisition des titres, que le prix ultérieur de vente des titres était garanti à hauteur du prix d'acquisition. Il existait donc pour les juges une garantie de prix devant être regardée comme une garantie en capital accordée à l’actionnaire en contrepartie de sa souscription au sens de l'article 150-0 D du CGI. La circonstance que cette garantie avait une durée limitée dans le temps est sans incidence dès lors qu'elle existait au moment de l'achat de titres.
A noter : La solution est, à notre connaissance, nouvelle.
Selon l'administration, la condition s'apprécie de manière continue de la date de création de la société dont les titres ou droits sont cédés jusqu'à la date de cession de ces titres ou droits (BOI-RPPM-PVBMI-20-30-10 n° 100).
Pour en savoir plus sur ce dispositif : voir Mémento Fiscal nos 33100 s.

jeudi 4 avril 2019

CUMUL REMUNERATION ET ALLOCATIONS CHOMAGES





Les nouvelles conditions du cumul des allocations de chômage (ARE) avec le statut de Président de SAS ou de SASU
Comme pour tous les salariés, le maintien partiel des allocations chômage après la création ou la reprise effective d’une société est possible pour les Présidents de SAS ou de SASU. Toutefois, un certain nombre de conditions doivent être respectées.
Conditions générales à respecter
Trois conditions principales doivent être respectées :
  1. Le Président de SAS ne doit pas bénéficier de l’aide à la création ou à la reprise d’entreprise (ARCE) versée par Pôle emploi. En pratique, cette aide est égale à 50 % du montant du reliquat des allocations chômage à la date de début de l’activité. Elle fait l’objet de deux versements : le premier en début d’activité, le second six mois plus tard ;
  2. Il doit rester à la recherche d’un emploi. Ainsi, dans sa déclaration mensuelle de situation, le nouveau Président d’une SAS ou d’une SASU doit impérativement déclarer qu’il est toujours à la recherche d’un emploi. A défaut, il serait radié de la liste des demandeurs d’emploi et le cumul partiel de ses allocations ne serait plus admis.
  3. Le total des allocations de chômage et de la rémunération de Président ne doit pas dépasser le salaire mensuel moyen brut perdu (le salaire qui a servi de référence au calcul des indemnités chômage).
Principe du cumul de l’ARE avec la rémunération de Président de SAS ou de SASU
Le principe général est que les rémunérations perçues en tant que Président d’une SAS ou d’une SASU sont cumulables, pour un mois civil donné, avec une partie des allocations journalières perçues au cours du même mois, dans la limite du salaire brut antérieurement perçu.
En pratique, les allocations chômage sont réduites d’un certain nombre de jours non indemnisables, nombre qui est déterminé comme suit :
  • 70 % de la rémunération brute de Président perçue au cours du mois est soustraite du montant des allocations journalières qui auraient été versées pour ce même mois en l’absence d’activité ;
  • Le solde obtenu est divisé par le montant de l’allocation journalière de chômage ;
  • Le quotient obtenu, arrondi à l’entier supérieur, correspond au nombre de jours indemnisables du mois et permet par conséquent de connaître le nombre de jours non indemnisables, lesquels repoussent d’autant la fin de la période d’indemnisation.
Remarques : Les Présidents de SAS ou de SASU relevant du régime des salariés et bénéficiant par conséquent d’une fiche de paie de leur société, c’est le salaire brut figurant sur celui-ci chaque mois qui est retenu pour procéder au calcul du nombre de jours indemnisables. Par contre, les dividendes éventuellement perçus en sus du salaire ne sont pas pris en compte par Pôle Emploi.
Exemple
A l’ouverture de ses droits à l’Assurance chômage, le Président d’une SASU bénéficiait d’une allocation chômage pour une durée de 6 mois d’un montant de 1.178 € pour un mois de 31 jours, soit 38 € par jour.
Au cours des trois premiers mois d’indemnisation, il n’est pas rémunéré par sa société, puis il perçoit un salaire brut de 800 € au cours de chacun des mois suivants (soit environ 600 € net).
Le montant de l’allocation qui lui est versée au cours de chacun de ces trois mois de cumul est ramenée à 1.178 – (800 x 70 %) = 618 €. Il perçoit donc au total 618 € + 600 € = 1.218 € par mois de cumul.
Le nombre de jours indemnisables du mois est donc ramené à 618 : 38 = 16,26 arrondis à 17. Le nombre de jours non indemnisables s’élève quant à lui à 31-17 = 14, soit 42 jours pour trois mois de cumul, lesquels repousseront d’autant la date initiale de fin de droits à l’assurance chômage.
Président de SAS non rémunéré
Le Président d’une SAS ou d’une SASU non rémunéré peut percevoir l’intégralité de ses allocations dès lors qu’il est en mesure de justifier de sa non-rémunération (par exemple par un procès-verbal d’assemblée générale).


Formalités
Lors de l’actualisation mensuelle de ses droits, le Président doit déclarer sa rémunération et fournir à l’appui les justificatifs, c’est-à-dire ses bulletins de paye, avant le paiement de l’allocation.
Attention : il doit également déclarer qu’il est toujours à la recherche d’un emploi.

Dans le cas où il ne serait pas en mesure de fournir les justificatifs de paiement de ses rémunérations avant l’échéance du versement des allocations, et afin de ne pas le priver de revenus, Pôle Emploi procéderait à un calcul provisoire d’un montant payable sous forme d’avance dans les conditions prévues par un accord d’application.
Au terme du mois suivant l’exercice de ses fonctions :
  • Si le Président a fourni les justificatifs, le calcul définitif du montant dû est établi au vu de ceux-ci, et le paiement définitif est effectué, déduction faite de l’avance ;
  • S’il n’a toujours pas fourni les justificatifs, il est procédé à la récupération complète des sommes avancées sur le paiement du mois considéré et, s’il y a lieu, sur le ou les paiements ultérieurs.
  • Par ailleurs, à défaut de récupération des sommes avancées au cours du mois civil qui suit leur versement, aucun nouveau paiement provisoire ne pourrait être effectué.
  • Par contre, la fourniture ultérieure des justificatifs entraînerait la régularisation de sa situation.
Source : articles 30 à 32 de la convention Unedic.