mercredi 17 octobre 2018

ERREURS DE TVA MODALITÉS DE RÉGULARISATION


TVA - RÉGULARISATIONS


Erreur de TVA : une régularisation toujours nécessaire ?

Vous avez facturé une prestation en appliquant un taux de TVA qui n’était pas le bon. Vous avez facturé de la TVA alors que l’opération n’est pas soumise à la TVA. Que pouvez-vous faire si vous avez déjà reversé la TVA ? Une décision récente apporte des précisions...
TVA : des mentions obligatoires
Un document obligatoire.
Quelle que soit votre activité, la nature de votre produit ou du service rendu, la loi impose une obligation de facturation, spécialement lorsque l’opération a lieu entre professionnels.
Des mentions obligatoires.
De nombreuses mentions doivent être reprises sur les factures. Ainsi, par exemple, chaque facture doit mentionner le nom du fournisseur et du client, le total hors taxes et la taxe correspondante mentionnée distinctement ; pour chacun des biens et/ou services fournis, la facture doit aussi mentionner la quantité, la dénomination précise, le prix unitaire hors taxe et le taux de TVA applicable ; et par taux d’imposition, doivent apparaître le total hors taxes et la taxe correspondante mentionnés distinctement et, le cas échéant, les rabais, remises ou ristournes.
Un document fondamental.
C’est grâce à la facture que le fournisseur pourra justifier du montant de la TVA qu’il doit reverser à l’État et que le client pourra justifier du montant qu’il peut déduire de sa propre TVA collectée, pour autant, bien entendu, que les conditions pour une telle récupération soit réunies.
Mais il arrive que des factures soient erronées, ce qui peut avoir une incidence au regard de la TVA...
Une erreur de taxe, de taux...
Principe. Toute personne qui mentionne la TVA sur une facture est redevable de cette TVA du seul fait de sa facturation. Ainsi, un fournisseur qui facture à tort de la TVA (opération exonérée ou erreur de taux) est tout de même redevable de cette taxe et le client ne peut, en principe, pas la déduire.
Concrètement. Une entreprise qui facture à tort de la TVA ou qui facture une prestation ou la vente d’un bien en appliquant un taux supérieur à celui qui est effectivement applicable sera tout de même tenue de reverser le montant erroné de cette TVA.
Une conséquence. Bien que le montant de TVA facturé ne soit pas le bon ou ne soit tout simplement pas dû, le client sera tout de même privé du droit de déduire cette TVA : la taxe n’est, en effet, déductible que si elle pouvait légalement figurer sur la facture.
Une tolérance. Cela étant, et pour autant que le fournisseur et le client soient de bonne foi (et que cette bonne foi ne soit pas contestable), il est admis que le fournisseur, qui a facturé de la TVA au titre d’opérations non passibles de cette taxe ou pour lesquelles la taxe a été facturée à un taux supérieur au taux légalement applicable, puisse rectifier son erreur.
Une régularisation pour le fournisseur. Le fournisseur intéressé doit alors envoyer à son client une nouvelle facture annulant et remplaçant la précédente, faisant référence à la facture initiale. Cela étant, cette obligation ne semble s’imposer que si le client est une entreprise qui est effectivement soumise à la TVA et qui peut, de son côté, récupérer la TVA. Des juges ont en effet admis qu’une facture rectificative ne soit pas nécessaire s’il s’agit de clients particuliers, par définition non assujettis à la TVA. En substance, le juge considère qu’il n’y a, ici, pas de risque de perte fiscale (TA Montreuil 01.12.2016 n° 1502570) .
Une régularisation par le client. Bien entendu, le client qui a récupéré la TVA facturée à tort sera tenu de reverser la taxe déduite à tort.

Par principe, un fournisseur qui a facturé à tort de la TVA ou a appliqué un taux supérieur au taux légalement applicable doit régulariser la situation en envoyant à son client une facture rectificative. 
Sauf, comme le précise le juge dans une décision de décembre 2016, s’il s’agit d’un particulier.